We are drowning in New England today. Whither the slush of yesteryear?
The madman is still at large in Tripoli, the fool hangs on in Madison, the ferret prances in Paris. What to do with such a day?
I give you William, ninth Duke of Aquitaine, the man who put the beat in the twelfth century. Just in case we thought the cosmic funk was our own invention:
Poème sur Pur Néant
Je ferai vers sur pur néant
Ne sera sur moi ni sur autre gent
Ne sera sur amour ni sur jeunesse
Ni sur rien autre ;
Je lai composé en dormant
Sur mon cheval
Ne sais quelle heure fus né
Ne suis allègre ni irrité
Ne suis étranger ni privé
Et n’en puis mais,
Qu’ainsi fus de nuit doté par les féés
Sur un haut puy.
Ne sais quand je suis endormi
Ni quand je veille, si l’on me le dit
À peu ne m’est le cœur parti
D’un deuil poignant
Et n’en fais pas plus cas que d’une souris
Par saint Martial.
Malade suis et me crois mourir
Et rien n’en sais plus que n’en entends dire,
Médecin querrai à mon plaisir
Et ne sais quel
Bon il sera s’il me peut guérir
Mais non si mon mal empire.
J’ai une amie, ne sais qui c’est ;
Jamais ne la vis, sur ma foi
Rien ne m’a fait qui me plaît, ni me pèse
Ni ne m’en chaut,
Que jamais n’y eut Normands ni Français
En mon hôtel.
Jamais ne la vis et je l’aime fort
Jamais ne me fit droit ni me fit tort
Quand je ne la vois, bien en fais mon plaisir
Et ne l’estime pas plus qu’un coq
Car j’en sais une plus belle et plus gentille
Et qui vaut bien plus.
J’ai fait ce poème, ne sais sur quoi
Et le transmettrai à celui
Qui le transmettra à autrui
Là-bas vers l’Anjou,
Qui le transmettra de son côté
À quelqu’un d’autre.
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